UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Consommation et pénuries


Le commerce et l’industrie française font depuis quelques mois face à des difficultés d’approvisionnement, à une pénurie de certaines matières premières et à un risque de manque de ressources énergétiques. Plusieurs questions se posent à nous : quels sont les produits les plus touchés et quelles sont les causes de ces difficultés d’approvisionnement ?

Les problèmes s’accumulent dans l’agroalimentaire. Pénurie de moutarde, d’huile, puis de denrées qui en utilisent dans leurs recettes, de certaines marques de biscuits… Pour la moutarde, la cause serait les températures élevées de l’été dernier au Canada, premier pays producteur de graines de moutarde au monde. Concernant l’huile, la pénurie serait directement liée à la guerre en Ukraine puisque, habituellement, 80 % des importations d’huile de tournesol viennent de Russie et d’Ukraine. De même, avant la guerre, l’Ukraine fournissait 11 % du blé commercialisé dans le monde, 15 % de l’orge, 17 % du maïs.

Des pénuries prévisibles

Pour les gâteaux, cela est dû à un arrêt de lignes de production d’usines provoqué par la présence possible de salmonelle. Concernant la volaille, ce sont les foyers successifs de grippe aviaire qui ont mis en difficulté les éleveurs. Un rapport du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food) prédit que la nouvelle crise alimentaire mondiale pourrait être la « plus grande crise de l’Histoire ».
Le secteur de l’agroalimentaire n’est pas le seul à être touché. Certaines matières premières telles que le bois, les matériaux de construction, les semi-conducteurs, les puces électroniques et, bien évidemment, les ressources énergétiques, gaz et pétrole, le sont également. En effet, la hausse de la demande provoquée par la reprise post-Covid, combinée au ralentissement de la production et aux difficultés logistiques, impacte aujourd’hui lourdement l’approvisionnement de nos industries et allonge les délais. L’économie, de ce fait, tourne au ralenti dans certains secteurs, c’est le cas de l’automobile par exemple, et il faudra beaucoup de temps pour effacer les séquelles de la pandémie sur le tissu productif français.

Des hausses de prix généralisées

Les conséquences sur les prix ne se sont pas fait attendre. Renforcées par les aléas climatiques pour l’agriculture et l’intervention militaire en Ukraine, des fortes hausses se sont produites tant sur les produits alimentaires que sur les matières premières et les ressources énergétiques. Tous ces surcoûts se répercutent sur les étiquettes. De plus, depuis l’été 2021, l’inflation a brusquement augmenté sous l’effet de la loi de l’offre et de la demande, mais aussi de l’augmentation des prix de l’énergie.
Nous devons donc faire face à toute une série de dysfonctionnements qui ont des causes très différentes et des effets néfastes sur les budgets des ménages, accentuant ainsi le fossé entre nos concitoyens.

Annie Kuhnmunch

Les impacts de la crise de la chaîne d’approvisionnement sur les entreprises et les consommateurs

 Les consommateurs ont une réaction émotionnelle négative face aux pénuries de la chaîne d’approvisionnement : 61 % se sont sentis frustrés, 46 % impatients, 45 % anxieux et 34 % en colère.
 66 % des consommateurs redoutent que les ruptures sur les chaînes d’approvisionnement ne cessent jamais.
 82 % des personnes craignent que les problèmes d’approvisionnement ne gâchent les projets de vie, tels que les anniversaires, les vacances, les fêtes.
 75 % des entreprises ont constaté des impacts négatifs ou fortement négatifs sur leurs activités en raison de la perturbation de la chaîne d’approvisionnement.
 Les ruptures de stock affectent 4 % des stocks de certaines grandes entreprises, et 40 % des stocks des petites entreprises.
Source : Journal du Net, 10 juin 2022.

La moutarde, symbole de toutes les pénuries.
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